Paul Signac (1863 - 1935), peintre français / Japonisme et Orientalisme :

Paul Signac - Le Pin Bonaventure



Paul Signac, né à Paris le 11 novembre 1863, où il meurt le 15 août 1935, est un peintre paysagiste français, proche du mouvement libertaire, qui donna naissance au pointillisme, avec le peintre Seurat. Il a aussi mis au point la technique du divisionnisme. Cofondateur avec Seurat de la Société des artistes indépendants dont il fut président, il est ami avec Victor Dupont, peintre fauve et vice-président du Salon.


Paul Signac, Voiles et pins, 1896


Japonisme :

La leçon de l'art japonais assimilée au début du XXe siècle, les peintres se libèrent de l'imitation de la nature dont ils ne retiennent que l'essentiel : son pouvoir d'évocation poétique. Paul Signac a partagé avec ses contemporains une passion: la quête de la modernité. Comme les peintres occidentaux de son époque, Signac découvrent avec enthousiasme une nouvelle esthétique. Les estampes caractérisées par la vivacité des couleurs, l'absence de modelé des formes traitées en aplats, ainsi que l'originalité de compositions fondées sur l'asymétrie et l'ignorance délibérée de la perspective. Sous l'influence du Japonisme, Signac entame alors une véritable révolution plastique. 


Paul Signac - Portrait de ma mère, Opus 235 (1892)

La femme à l'ombrelle de Paul Signac (1893)


Orientalisme :

Profondément épris de liberté, Signac était aussi un grand voyageur , amoureux de voile. Signac s'était rendu à Constantinople, l'actuelle Istanbul, plus tôt en 1907 en compagnie de son ami et collègue artiste, Henri Person, voyageant du 28 mars au 15 mai de la même année, laissant sa femme Berthe à la maison car sa mère était malade. Comme Signac, Person était un fervent plaisancier et les deux artistes s'étaient liés d'amitié après l'installation de ce dernier à Saint-Tropez. 


Paul Signac - Vue de Constantinople, La Corne d'Or, Matin (1907)


L'enthousiasme de Signac pour Istanbul semble avoir été entravé de plusieurs manières qu'il a surmontées plus tard à son retour dans son atelier en France, où il a peint la présente œuvre. Car, là-bas, le temps était souvent mauvais, limitant ses chances de saisir l'aube ou le crépuscule ; aussi, comme la Corne d'Or restait un port militaire aussi bien qu'un port commercial, ses observations dans ses carnets de croquis ont été faites sous la garde de la police et qu'il était incapable d'errer à la recherche de ses propres perspectives de choix. Malgré cela, le matériel qu'il rapporta à la maison donnerait lieu à un groupe de peintures, dont plusieurs qu'il présentait rapidement dans des expositions, où elles rencontraient des réactions enthousiastes de la part des critiques et des collectionneurs.


Paul Signac - Corne d'Or, Constantinople


Peint vers la fin de 1907, La Corne d'Or, Constantinople est la plus grande et l'une des plus impressionnantes des vues de Paul Signac sur Istanbul, comme la ville turque est maintenant connue. Le catalogue raisonné des œuvres de Signac ne recense que onze vues de la ville, neuf datant de 1907 et deux de deux ans plus tard. Plusieurs des images que Signac a peintes de la ville partageaient des perspectives donnant sur la Corne d'Or, la crique qui séparait historiquement Constantinople et gardait une grande partie de son ancienne zone stratégiquement sûre sur sa péninsule sur le Bosphore. Ici, la fascination de Signac pour la vue est évidente, alors qu'il saisit le mouvement frénétique des bateaux sur l'eau, avec les dômes de la Nouvelle Mosquée et d'autres lieux de culte s'éloignant dans un horizon ponctué par les stries verticales audacieuses de la minarets, la tour Beyazit et certains mâts des navires. Contrastant avec les silhouettes ondulantes des dômes, ces éléments verticaux ajoutent une impression de progression rythmique à cette ligne d'horizon, qui prend le caractère d'une feuille de notations musicales, rappelant la propre fascination de Signac pour la musique dans ses premières œuvres Opus. 


Paul Signac - Bateaux sur la corne d'or, le Pont (1907)


Dans cette image, les édifices monumentaux de l'ancienne Constantinople ont servi de témoins de l'histoire contre la vie plus éphémère des bateaux à grande vitesse au premier plan, offrant un contraste entre l'étendue des siècles et les mouvements de la vie humaine et la sensation qui sous-tend souvent Les peintures des ports de Signac. À La Corne d'Or, à Constantinople, Signac lui-même s'inscrit dans l'histoire continue de la ville turque en tant que creuset cosmopolite, un point où l'Orient et l'Occident se sont souvent rencontrés, parfois affrontés, et qui a donné naissance à son et une ambiance enivrante. À juste titre, les coups de pinceau avec lesquels Signac évoque cette vision rappellent les mosaïques de Byzance et les carreaux de l'art islamique - son néo-impressionnisme était un complément moderne à ces formes d'art anciennes. La Corne d'Or, Constantinople capture parfaitement l'accrétion profonde de la culture qui a lentement émergé à Istanbul au fil des siècles, lui conférant son caractère magique, tout en la révélant de manière vivante comme un lieu d'industrie, d'activité et de vie.


Paul Signac - La Corne d'Or, les minarets (1907)

Paul Signac - La Corne d'or. La Suleimanie (1907)

Paul Signac - Vue de Constantinople

Paul Signac - Constantinople 1907

Paul Signac - Constantinople, caïques devant la Süleymaniye. 1907.

Paul Signac - Constantinople


Paul Signac - La Corne d'Or

Paul Signac - Le Port de Constantinople

Paul Signac - Vue sur la Corne d'Or (1907)





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